CE QUI EXISTE EN MATIERE DE SANTE A TIMIA

 

Le site du Dispensaire de Timia






Le dispensaire

Datant d'une trentaine d'années servant pour moitié de logement à l'infirmier responsable, et pour l'autre moitié de centre de soins, ce centre est constitué de 3 petites pièces : un bureau d'accueil d'environ 10m² où sont d'ailleurs effectués 90% des soins actuellement, une salle d'examen minuscule (4m²) peu utilisé pour diverses raisons, et la 3ème pièce, d'environ 4m² également utilisée comme réserve (donc vide… actuellement ! ).

Ce dispensaire possède une autonomie en électricité assurée par des panneaux solaires installés par une ONG allemande depuis une quinzaine d'années. Il existe un projet d'adduction d'eau mis en œuvre par la municipalité de Louviers dans le cadre d'une charte d'amitié entre les deux villes (un puits profond de 10 mètres est situé à environ 100 mètres du dispensaire).

Le dispensaire est également pourvu d'un réfrigérateur fonctionnant au gaz pour assurer la conservation des vaccins (dont l'approvisionnement est régulièrement suivi par l'organisation de la santé)

Issaka l'infirmier de Timia en contact radio avec l'hôpital d'Agadez
Enfin le dispensaire est équipé depuis 2 ans d'un matériel de radio communications à distance qui le met en contact avec les villes voisines à savoir Iferouane à 120 km, Arlit à 250 km et Agadez à 220 km. Cet équipement avait pu servir à plusieurs reprises en 2001 et 2002 pour commander des évacuations sanitaires par avion (l'association "Aviation sans frontières " ayant assuré pendant ces années une permanence à Agadez à des fins humanitaires, épargnant ainsi par ses transferts aériens une journée de piste éprouvante aux malades. La population de Timia avait à cet effet élaboré une piste d'atterrissage sommaire à 2 km du village dans une zone assez plate au sein du relief tourmenté qu'est le massif de l'Aïr.

Le matériel dotant ce dispensaire, datant donc de la même époque, se compose de :

- Deux tables d'examen ou de soins au revêtement douteux et déchiré
- Un pèse personne, et un pèse bébé (apporté par les amis de Timia)
- Petit matériel d'examen laissé au hasard de leur venue par les diverses actions humanitaires (1 stéthoscope, 1 tensiomètre, 1 otoscope, 1 thermomètre, quelques haricots, quelques instruments de petite chirurgie dans un état moyen, 1 Vidal assez récent)
- Un bureau et 4 chaises

Une maternité, de la même taille que le dispensaire, dont la superficie est mal exploitée actuellement, avec une table d'accouchement sommaire mais suffisante, non pourvue d'eau et d'électricité (les accouchements de nuit s 'effectuant à la lueur des lampes de poche)

Le bâtiment de la maternité


Un bâtiment non fermé utilisé par les matrones pour la préparation des repas aux enfants malnutris.
 

Un local fermé de 4 m² et "sécurisé" servant de dépôt de médicaments, de perfusions, de seringues et d'aiguilles, dit "dépôt communautaire".
   
4 personnes font fonctionner l'ensemble :

Un infirmier diplômé d'état nommé par le ministère de la santé du Niger, dépendant du district d'Arlit situé à 250 km de mauvaises pistes (1 journée de 4x4)

Une sage femme également diplômée et nommée par le ministère.

Un aide non formé, issu du village, qui a la charge de l'entretien du dispensaire.

Une personne du village assurant la distribution des médicaments et responsable du local de stockage (dépôt communautaire)

Plusieurs remarques sont à apporter à cette situation :
Un comité de gestion désigné par le village, contrôle, avec la participation de l'infirmier prescripteur, le stock et la vente des produits afin d'assurer la rémunération du responsable et le renouvellement des médicaments. Il faut en effet savoir que le ministère de la santé du Niger dispose d'une liste limitée de produits, n'assurant pas, loin s'en faut, tous les traitements des pathologies courantes dans le pays (par exemple, très peu de formes pédiatriques).

Les rares touristes et l'association des amis de Timia fournissent lors de leur passage un apport complémentaire de médicaments bienvenu dans ce contexte malgré les limites de poids imposées par le voyage en avion. Cet aspect de la situation est d'ailleurs soumis à controverse depuis l'application de l'initiative de Bamako qui ne permet plus de distribuer gratuitement les médicaments.

L'infirmier doit assurer les soins d'une population d'environ 10000 personnes dont environ 6000 dans le village, le reste étant disséminé en brousse dans un rayon de 50km. Ceci peut l'amener à assurer des tournées notamment pour les vaccinations, ce qui pose le problème du transport d'une part, et de la vacance du dispensaire d'autre part, durant ces absences. Il doit également s'absenter régulièrement de son poste afin d'assister à des cessions de formation et à rendre compte à son administration basée à Arlit du fonctionnement du dispensaire (le ministère de la santé du Niger tient des statistiques précises de la nature des maladies et des soins apportés)

Le village de Timia possède un 4x4 " ambulance " (don d'une ONG suisse) servant à l'évacuation vers l'hôpital local d'Arlit ou d'Agadez des malades et des blessés ne pouvant être soignés sur place. Les frais de fonctionnement de ce véhicule (carburant surtout, réparations, pneus) sont assurés par une cotisation mutuelle de toutes les familles du village, gérée par le comité de gestion cité plus haut.


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