TIMIA A LA VEILLE
DE LA DEMOCRATIE LOCALE
Bilan du projet

Louviers, septembre 2005

Le projet « Timia à la veille de la démocratie locale » a débuté en Janvier 2004 et s’est achevé en Août 2005.

Pendant cette période se sont déroulées, en Juillet 2004, les élections municipales. Un Conseil municipal a été élu et s’est mis en place pour gérer la Commune de Timia . Mais l’éloignement de tout, les mauvaises conditions de communication et le manque de locaux et de moyens financiers font que cette nouvelle organisation a bien du mal à se mettre au travail dans des conditions acceptables pour le village et sa zone qui avoisinent les 20000 habitants, répartis sur un rayon de 40 km, et qui plus est semi-nomades.

Il n’empêche que, si la démocratie et la décentralisation s’installent, les problèmes qui préoccupent la population demeurent . L’accès à l’eau potable, la santé, l’éducation scolaire des enfants, l’équilibre alimentaire, restent des soucis quotidiens permanents pour lesquels l’association « Les Amis de Timia » a apporté un appui constant aux villageois tout au long de la réalisation du projet, et ainsi qu’elle le fait depuis 1997.

Aussi, en concertation avec les autorités coutumières qui assurent encore la gestion du village avant que les diverses commissions municipales s’installent, nous avons mené à bien le projet prévu.

Néanmoins à partir d’Avril 2005 il nous a fallu agir dans l’urgence en raison de la crise alimentaire qui arrivait. La sécheresse (on enregistre un déficit pluviométrique de 30% depuis 10 ans) et l’invasion acridienne, qui a causé de graves dégâts dans les jardins, ont occasionné de mauvaises récoltes dans le sud du Niger, identifié comme le grenier du Nord du pays. Les régions de Zinder, Maradi, Tessaoua où se rendent les caravaniers de Timia sont en état de famine. En Avril, les caravanes sont remontées dans l’Aïr sans céréales (mil principalement) faisant craindre une période de soudure très difficile à passer.

La réalisation du projet s’est déroulée normalement jusqu’en avril 2005 dans les domaines hydraulique, maraîcher, sanitaire, scolaire et caravanier. Les 38000 € prévus y ont été consacrés. Nous avons même légèrement dépassé le budget, principalement pour faire face aux problèmes sanitaires et aux difficultés que rencontrent les jardiniers avec l’irrigation. Face à la crise alimentaire il a été réconfortant de constater que les enfants de Timia ont moins souffert de malnutrition qu’ailleurs. La lutte que nous avons entreprise depuis 1997 porte ses fruits. Bien entendu, l’appui que nous recevons de nos adhérents, de nos partenaires, en particulier le Conseil Régional de Haute-Normandie qui nous soutient depuis notre création, en 1997, nous a permis de « récupérer » des centaines d’enfants dont certains sont maintenant à Ifférouane, au collège, pour y préparer le BEPC.

La population de Timia a, elle aussi, apporté son soutien avec les femmes bénévoles qui, tous les jours préparent cette bouillie réconfortante. C’est pour notre association un succès dont les habitants de Timia sont particulièrement fiers et reconnaissants.

Aujourd’hui, il nous faut poursuivre les actions engagées d’autant plus que l’hiver sera difficile avec une saison des pluies qui s’annonce médiocre et donc un déficit céréalier prévisible. Il nous faudra, en 2005/2006, redoubler d’efforts pour que nos amis de Timia soient à l’abri de la catastrophe humaine que les responsables du pays prédisent et que la population redoute.

Remerciements : nous tenons ici à remercier l’ensemble de nos partenaires publics et privés qui soutiennent nos actions et sans lesquels nous n’aurions pu accomplir nos missions en faveur de la population de Timia et de ses alentours.

DETAIL DES ACTIONS

1- Les puits pastoraux et communaux

Puits pastoral dans la brousse

Le « maillage » des puits pastoraux s’est poursuivi avec le projet. Deux puits pastoraux ont été créés : GOUM (à l’ouest de Timia) et ADOGHAL (à l’est) soulagent beaucoup les bergères, les éleveurs et les caravaniers.

Deux puits villageois ont été créés : OUFEN à 50 km à l’ouest de Timia, et AZA à l’est, dans la zone d’extension du village, avec lequel nous avons eu beaucoup de soucis.


La Première eau lors du
creusement du puits
Tout d’abord, les puisatiers sont tombés sur une énorme roche après avoir creusé sur une profondeur de 5 mètres. Malgré toute leur énergie, cet obstacle n’a pu être franchi. Il a donc fallu creuser à coté pour enfin trouver l’eau à 25 mètres de profondeur, après 153 jours de travail. Après cuvelage, ce puits nous est revenu à 4960 €. Il faudra y adjoindre une pompe manuelle pour permettre de tirer l’eau sans peine.

Nous remercions l'ONG "Cap Solidaire" qui a subventionné ce puits à hauteur de 5000 €.

Le spectre de la sécheresse aidant, quelques puits pastoraux ont souffert. En juin 2005 il a fallu réparer TCHINFARTATA et ADOGHAL alors que l’un était tari (ADOGHAL) et l’autre menaçait de s’ébouler parce que la nappe phréatique avait brusquement baissé de plus de 10 mètres.


Cuvelage d’un puits avec le moule de diamètre 140

Le projet prévoyait 13893 €. Au total, 14692,50 € ont été nécessaires pour le réaliser.

Bilan Financier
Puits
Coût (FCFA)
Coût (€)
OUFEN 460 000 701,27
GOUM 1 896 025 2 890,47
AZA 3 252 875 4 959
ADOGHAL 1 098 000 1 674
Surcreusage de Adoghal
(en Juin 2005)
665 000 1 014
TARAFAOUT 251 000 383
WAGAMADAN 160 750 1 617
TIMIA Ouest 155 500 237
TIMIA Centre 126 500 193
Aménagements sur puits Ouest et centre 77 000 117
Creusement puits EDIKAL 250 000 381
Réfection du Puits de TCHINKEWEN 73 500 112
Réfection du Puits de TCHINFARTATA 600 000 915
Achat de 1 Moule D = 140 571 000 870,50
TOTAL 9 637 650 14 692,50


2- Le maraîchage

Si les puits villageois et pastoraux se dégradent, il en est de même pour les puits maraîchers qui souffrent de la sécheresse. Les jardiniers ont donc demandé un appui important pour les différentes réfections de leurs puits. Les autorités et l’association ont sélectionné les cas les plus urgents et ont fait en sorte qu’aucun jardin ne se trouvé en arrêt d’exploitation .

Nous avons également appuyé la création d’une dizaine de jardins, principalement en aidant au creusement des puits et à leur cuvelage. Ainsi 47 jardiniers de Timia ont reçu de quoi réparer, creuser et cimenter leurs puits pour une dépense totale de 4643,60 €.

Autre appui, les bêtes d’exhaure. Ce sont les bœufs qui tirent l’eau nécessaire à l’irrigation des jardins. Quelques jardiniers, dans les années passées, ont opté pour des pompes hydrauliques à moteur, alimentées par essence ou gas-oil. Le prix du carburant (qui ne cesse de monter et devient inaccessible pour ces jardiniers au très faible pouvoir d’achat), les pannes successives, le prix des pièces de rechange font que l’exploitation de ces pompes s’avère problématique. Donc retour à la traction animale pour certains.

Les jardins de Timia

Ainsi 13 jardiniers ont reçu une aide globale de 1 890 € pour acheter leurs animaux.

Actions
Coût (FCFA)
Coût (€)
8 jardiniers en 2004 800 000 1 220
5 jardiniers en 2005 440 000 670
Total
1 240 000
1 890

3- L'élevage

Nous avons eu peu de dépenses concernant ce volet du fait du programme des puits pastoraux qui apporte directement une amélioration très appréciée des conditions de vie. Néanmoins quelques aides ponctuelles sont intervenues concernant l’achat d’animaux, de nourritures ou de matériel divers. Mais à cause de la sécheresse et de la crise alimentaire, des crues subites et dévastatrices ont gravement endommagé, à certains endroits, les troupeaux. Il est à prévoir une intervention en ce sens en 2005/2006.

Actions
Coût (FCFA)
Coût (€)
Achat de chèvres
75 000
115
Achat de chameaux
50 000
76
Achat de plastique
10 000
15
Appui alimentaire
84 300
128
Total
219 000
334


Un campement de bergères en brousse

4- Appui aux caravaniers

En 2004, comme les années passées, nous avons apporté un appui aux caravaniers. 300 personnes sont concernées. Elles reçoivent chacune 5 000 FCFA. Cette somme leur permet d’acheter du sel à Bilma et de le revendre 10 fois son prix au sud chez les Haoussa. Malheureusement cette année, l’état de famine déclarée dans les régions du Sud n’a pas permis de faire cette opération et la remontée sur Timia, en mars 2005, s’est faite dans la crainte que ce fléau atteigne les régions de l’AÏR.

Une caravane à travers le Ténéré,
en route vers les mines de sel de Bilma

Bilan financier
1 400 000 FCFA
2 135 €

5- La santé

La Mutuelle

L’approvisionnement en médicaments au Niger et à Timia en particulier est toujours problématique.

Le dépot communautaire, où sont entreposés les médicaments

Le dépôt communautaire jouxtant le dispensaire se trouve confronté bien souvent à des pénuries surtout en médicaments pédiatriques. Nous devons le suppléer afin que les enfants soient soignés efficacement. Ainsi notre partenariat avec PSF Haute Normandie est une réussite en ce sens que les médicaments génériques proposés correspondent tout à fait aux pathologies rencontrées au village. Trois missions ont été effectuées par des membres de l’Association : Sylvianne Jouet, infirmière, Fabrice Le Moal et Jacek Deptula, médecins. De nombreux malades ont été examinés, des consultations en brousse opérées. Nous avons également réalisé un dépistage de la bilharziose, maladie parasitaire dont 66% de la population est atteinte, en collaboration avec Mr Nouri Maman Nakagna, Major du dispensaire de Timia.
Consultation foraine en brousse (vaccination)

La création de la mutuelle permet aux villageois adhérents de se soigner à moindres frais. Mais l’adhésion demeure une charge pour les familles même si son prix semble, pour nous, peu onéreux. Une cotisation de 500 FCFA (0,76 €) par famille est souvent inaccessible pour des personnes aux revenus n’atteignant pas 10 000 FCFA (15,24 €) par mois. Qui plus est, ces familles sont nombreuses, dix personnes en moyenne. Il nous faut donc suppléer ces défaillances pour que la population puisse accéder aux soins.

Enfin, nous sommes intervenus pour aider à l’évacuation de malades vers Arlit ou Agadez. Il faut savoir qu’aucune prise en charge n’est faite lorsqu’un malade est hospitalisé et que tous les frais sont à sa charge. C’est bien sûr insupportable pour tous. Seul l’hôpital de la Somaïr à Arlit soigne gratuitement, mais les frais de déplacement ne sont pas pris en compte. La distance entre Arlit ou Agadez est de 500 km aller et retour

Actions
Coût (FCFA)
Coût (€)
Achat de médicaments
1 589 500
2 423
Mutuelle
2 299 300
3 505
Evacuations et divers
856 700
1 306
Total
4 745 500
7 234


Mission dentiste

En mars 2004, Mr Abdoulaye Aboubakar, dentiste à Agadez est venu pour la 3ème fois à Timia soigner les problèmes dentaires des villageois. En parallèle, il a organisé des séances de sensibilisation à l’hygiène dentaire pour adultes et enfants des écoles. Les habitudes alimentaires (thé très sucré, mil, fromage et dattes) occasionnent des caries qui ont parfois des conséquences graves. Certains habitants se mutilent la bouche pour espérer ne plus souffrir.

Une centaine de personnes ont bénéficié des soins gratuits du Dr Abdoulaye et le dépôt communautaire a fourni les médicaments nécessaires. C’est un véritable soulagement pour ces habitants qui n’ont pas accès à ces soins. Il faut savoir que pour tout le département d’Agadez, il n’existe qu’un seul dentiste pour une région grande comme la moitié de notre pays !

Actions
Coût (FCFA)
Coût (€)
Salaire
175 000
267
Location du véhicule
120 000
183
Carburant
72 840
111
Total
367 840
561

6- Les enfants malnutris

Les deux centres de Timia et Tasselwet accueillent une soixantaine d’enfants en moyenne, suivant les cas recensés par le dispensaire de Timia ainsi que quelques vieillards qui ne peuvent s’alimenter qu’avec la bouillie. Ils sont dirigés par un comité désigné par la population. Ces deux centres se ravitaillent à la coopérative maraîchère de Timia. L’avantage est que jamais les centres ne se trouvent en rupture de stock. Les ingrédients (mil, tourteau d’arachide, huile et sucre) sont toujours disponibles. La bouillie est faite chaque jour par des femmes bénévoles présentes depuis la création du centre en 1997.

Enfant en état de malnutrition mangeant sa bouillie


Bilan financier
Coût (FCFA)
Coût (€)
2004
2 336 000
3 561
2005 (Janvier à juin)
1 237 000
1 886
Total
3 573 000
5 447

Distribution de la bouillie

7- Le Scolaire

Fournitures

Du fait des actions réalisées les années passées et de l’intervention de l’état nigérien, la demande a été moins forte que prévue. 390 € y ont été consacrés au lieu des 1 524 € prévus. Il faut aussi rendre hommage au Directeur de l’école rurale de Timia, Mr Ahmed Ametchikou qui gère ces fournitures avec grand soin et ne fait pas de demandes inconsidérées. Cela permet d’approvisionner les petites écoles nomades implantées autour de Timia. L’école de Indawdène, située à 40 km à l’ouest de Timia a demandé un appui pour sa cantine scolaire. Elle a reçu 10 sacs de mil et un sac de sucre pour une dépense de 213 €.


Une classe de l'école de Timia


Parrainages

Plusieurs élèves sont concernés :

Jaghfar Assaleh, étudiant à Bougie (Algérie)
305 €
Souleymane Ousseini, étudiant à Alger (Algérie)
252 €
Assaleh Sakha (I A T Niamey)
427 €
Effes Balla (ENSP Zinder)
160 €
Saley Ousmane (ENSP Zinder)
305 €
Ousmane Goda (Université de Niamey)
153 €
Fatima Agalher (CFPA Agadez)
115 €
Fatimata Agalher (I A T Niamey)
480 €
Mohamed Idrissa (CEFOR Agadez)
230 €
Salifou Almoustapha (CEFOR Agadez)
230 €

Quant au suivi de leur scolarité :

Jaghfar Assaleh a obtenu sa licence d’économie internationale
Souleymane Ousseini est en 2ème année à l’Université d’Ager
Assaleh Sakha a obtenu son BTS d’informatique
Effes Balla est en stage au dispensaire de Tafédek
Saley Ousmane est en 3ème année à L’ENSP de Zinder
Ousmane Goda termine sa thèse de Géographe à Niamey
Fatima Agalher a obtenu son diplôme d’ informatique
Fatimata Agalher a obtenu son BTS de secrétariat
Mohamed Idrissa est en 3ème année de technicien informatique
Salifou Almoustapha a obtenu son diplôme de technicien informatique

Bilan financier
Coût (FCFA)
Coût (€)
Fournitures
395 542
603
Parrainages
1 742 878
2 657
Total
2 138 420
3 260

TABLEAU RECAPITULATIF
DEPENSES (€)
FINANCEMENT (€)
INTITULE DE L'ACTION
PREVUES
REALISEES
INTITULE DE L'ACTION
REALISEE
Puits
13 893
14 692
   
Maraîchage
2 936
6 533
   
Elevage
1 990
335
   
Caravane
3 210
2 135
   
Santé :
- Mutuelle et médicaments
- Dentiste

3 355

1 602

7 234

561
   
Malnutrition
4 880
5 447
   
Education :
- Fournitures
- Parrainages

1 524
3 810

603
2 657
   
Frais
   
 
Adhésions
7 092
      Subventions :
- Conseil Régional Haute Normandie
- Ville de Louviers
- Divers

5 000

2000
1 103
      Dons
8 300
      Vente artisanat
14 445
      Parrainages
2 657
TOTAL
38 000
40 597
TOTAL
40 597

 


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