COMPTE RENDU DES ACTIONS
ANNEE 2008
1 - INTRODUCTION
L’année 2008 a été marquée par l’irrégularité
des pluies au Niger et en particulier au Nord dans l’Aïr et
leurs mauvaises répartitions dans le temps et l’espace. En
effet, la partie Est et Sud du massif de l’AÏR a enregistré
un déficit pluviométrique notable alors que la partie Ouest
a été arrosée abondamment notamment au village de
TIMIA. Cette situation s’est traduite par:
- une excellente recharge des nappes phréatiques dans la partie
Ouest du massif donc à TIMIA.
- la rareté du pâturage dans la partie Est faisant craindre
le spectre de la sécheresse dans la zone.
- l’occupation irrationnelle de l’espace pastorale viable
et la concentration des éleveurs au niveau de certains terrains
de parcours traditionnels.
- les difficultés de réaliser normalement le cycle caravanier.
En plus, la zone est restée soumise durant toute l’année
à l’état de mise en garde conséquemment au
conflit armé qui oppose un groupe armé se disant du M.N.J.
et l’armée nationale.
Cette situation d’insécurité a provoqué :
- des déplacements massifs de la population des zones d’affrontement
vers les centres urbains et aussi des villages jugés calmes.
- l’abandon total et ou partiel de certains villages (Iferouane,Gougaram,
Elmecki….) et de certains terrains de parcours.
- les difficultés de circulation des biens et des personnes suite
à des contrôles administratifs sévères mais
surtout des attaques, des rackets au niveau des axes routiers
- des exactions, des enlèvements, des prises d’otage et parfois
la mort des personnes civiles innocentes.
- l’arrêt total des activités touristiques et de certains
projets.
- le ralentissement de toutes les activités socio-économiques
de la région.
Malgré cette situation difficile, l’Association a continué
ses activités conformément à son programme.
Tenant compte des urgences du moment relatives à la situation dans
la région, les actions sociales et humanitaires ont constitué
l’essentiel de nos interventions dans la commune.
Néanmoins, nous avons maintenu nos activités traditionnelles
de développement.
Notre budget de dépense 2008 a connu une baisse de l’ordre
de 29% par rapport à celui de 2007 passant ainsi de 40 000 000
à 28 500 000FCFA. 95% des dépenses ont été
consacrées aux actions sur le terrain ; les dépenses de
fonctionnement local s’établissent à 5%.
2 - HYDRAULIQUE
Il s’agit de l’hydraulique pastorale, villageoise et maraîchère.
Environ 12% du budget a été consacré à ce
volet soit moins de la moitié de l’exercice 2007. En effet,
la situation d’insécurité n’a pas permis d’accéder
à certains sites programmés pour recevoir des puits. De
plus, la population s’est déplacée de ces sites et
continue à chercher des endroits calmes. La situation ne s’étant
pas stabilisée, nous avons volontairement gelé ce volet
en se rapportant aux actions d’urgence et des actions d’économie
d’eau pour le maraîchage.
Un seul puits pastoral a été réalisé totalement
: le puisard de Tagalagalt. La margelle du puits d’Aslagh a été
surélevée et une dalle anti bourbier a été
réalisée. Quant au Puits d’Ounan Karad , il a été
renforcé.
Aucun puits villageois n’a été réalisé.
Les dépenses relatives au maraîchage ont surtout concerné
la réalisation ou les renforcements de certains ouvrages dans le
cadre du programme de l’économie d’eau (bassins de
retenue, contre puits, canaux d’irrigation étanches….).
3 - ECOLE, PARRAINAGE, FORMATION
L’Association soutient depuis 11 ans l’éducation scolaire
et les formations à tous les niveaux dans le but de renforcer les
capacités en ressources humaines de la Commune.
Ainsi les écoles primaires et secondaires de la commune bénéficient
régulièrement chaque année des fournitures scolaires
et des vivres pour les cantines scolaires selon leur demande et surtout
au début de l’année scolaire.
Les 12 étudiants de TIMIA à l’Université
de Niamey reçoivent un appui conséquent pour les frais d’inscription,
l’hébergement, la nourriture et la santé.
2 autres étudiants dans les universités étrangères
(Algérie et Tunisie ) sont parrainés par des bonnes volontés
à travers l’association. Un (1) autre étudiant boursier
et en fin de cycle en Haïti continue à recevoir des appuis
ponctuels à sa demande.
Aussi 5 élèves du niveau collège à Agadez
et à TIMIA sont aidés en frais scolaires, alimentaires et
fournitures.
Il faut noter la mise à disposition d’un infirmier diplômé
d’état formé par l’association (Oumarou Abdoulaye)
au C.S.I. de Timia. Il continue à bénéficier d’un
appui d’un parrain (Sylviane) et de l’Association au titre
d’aide sanitaire à TIMIA.
Nous finançons totalement la formation en sage femme de deux élèves
au C.P.S.P. d’AGADEZ. Elles sont en 2ème année.
L’ensemble de ce volet a constitué environ 13% de nos dépenses.
4 - SANTE
Les dépenses de santé ont augmenté par rapport à
l’année 2007 ; elles sont de 15% soit une augmentation de
plus de 120%. Cette hausse s’explique par l’augmentation et
la prise en charge totale des malades évacués sur Agadez
ou Arlit.
La rubrique malnutris a été dotée durant l’année
en cours comparativement à l’année 2007. Du fait de
l’intervention de l’UNICEF dans le même domaine, nous
avons réorienté cette action dans le but de se compléter
et aussi afin d’éviter le double emploi. Des réflexions
sont engagées en vue de définir les procédures appropriées
et d’identifier les cibles de l’action pour servir au mieux
les intérêts des nécessiteux.
Les dépenses de la rubrique mutuelle sont restées stables
malgré la prise en charge par l’Etat des soins des enfants
de moins de 5 ans et des femmes en grossesse et allaitantes, ceci du fait
de l’augmentation du taux de consultation, du faible niveau des
adhérents, de la difficulté de gestion et certainement d’une
dégradation de l’état sanitaire générale
de la population.
Comme il est aussi prévu une mutualisation du système sanitaire
par l’Etat, nous envisageons revoir nos règles de gestion
et de suivi en vue de s’adapter à ce nouveau système
et d’éviter de se chevaucher.
D’une manière générale, en santé humaine,
l’association depuis sa création finance en permanence les
actions de santé suivantes :
- la récupération des enfants mal-nutris par le financement
de 2 centres à TIMIA et TASSALOT.
- la subvention à une mutuelle de santé et la fourniture
du carburant et des médicaments pour la consultation foraine dans
la commune.
- la prise en charge partielle ou totale des malades référés
hors C.S.I. et des malades évacués de la zone pastorale
vers le C.S.I.
- la subvention à des consultations et interventions spécialisées
dans les hôpitaux de la région et hors région.
L’association entend poursuivre ces actions, menées jusque
là de manière permanente et sans interruption et ce depuis
sa création.
5 - ACTIONS SOCIALES ET DIVERSES
Ce volet a constitué 55% de nos dépenses budgétaires
totales, soit environ 10% d’augmentation par rapport à l’année
2007.
La persistance de la situation d’insécurité survenue
en début d’année2007, avec ses conséquences
négatives sur la population, nous a conduit à renforcer
ce volet.
Nous continuons à répondre favorablement à beaucoup
de sollicitations des personnes physiques ou morales, notamment les déplacés
d’IFEROUANE, victimes de cette situation inattendue et n’ayant
aucun soutien. Ceci grâce aussi à l’appui des associations
sœurs telles que « SAHEL » et « GRAINE DE SABLE
». Ces deux associations nous ont appuyé pour aider les déplacés
surtout d’Iférouane, re scolariser leurs enfants et ex élèves
et les réinsérer. Mais la situation d’insécurité
ayant perduré sans solution perceptible, l’état alimentaire
s’est dégradé de manière générale
aussi bien pour les déplacés que pour ceux qui les accueillent.
Ainsi les déplacés ont bénéficié des
vivres gratuitement à trois reprises ; et au niveau des villages
de la commune des appuis alimentaires nombreux ont été apportés
à plusieurs personnes et familles.
Cette année, nous ne sommes pas intervenus au départ des
caravanes pour BILMA pour subventionner l’activité, mais
nous avons soutenu une cinquantaine des caravaniers par la mise à
disposition d’une somme pouvant acheter 2 chargements du mil. En
contre partie, le caravanier remboursera la moitié en nature (un
chargement du mil). Cette action a constitué 8% des dépenses
totales soit plus de 100% d’augmentation par rapport à l’année
dernière.
L’artisanat a été soutenu de l’ordre de 9%,
17% de moins que 2007.
Il faut noter que les artisans font partie des catégories socioprofessionnelles
les plus touchées par l’arrêt du tourisme dans la région.
6 - CONCLUSION
La persistance de la situation d’insécurité depuis
2ans et ses conséquences de plus en plus insupportables par la
population nous ont amené à ne répondre qu’en
priorité aux actions d’urgence en 2008.
La reconduction sans cesse de l’état de mise en garde de
3 mois fait que toute l’année, la région est restée
fermée aux étrangers. Ainsi, nos partenaires n’ont
pu superviser nos actions sur le terrain, hormis la visite du président
à AGADEZ à la suite de laquelle certains membres du bureau
local l’ont rencontré et témoigné de l’exécution
de notre programme. Paradoxalement, cette situation peut avoir un effet
démobilisateur auprès de certains de nos partenaires au
moment où la population a besoin de plus de soutien.
Malgré toutes ces difficultés, nos actions ont continué
en concernant tous les domaines de la vie active de la zone, et ce grâce
à l’expérience acquise, à la souplesse de notre
méthodologie, à notre capacité d’adaptation
à des situations nouvelles et surtout aux rapports de confiance
entre nos partenaires et la population.
Enfin, la sécurisation de la population dans le domaine de l’eau
demeurant toujours notre priorité, un important programme d’économie
d’eau est engagé pour 2 à 3 ans tout en maintenant
nos actions dans le domaine de la santé, l’éducation,
la sécurité alimentaire et le trafic caravanier.
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